Sélectionner une page

Metaver a été sollicité pour participer à la projection-débat des 48H de l’Agriculture Urbaine de Bordeaux.

Suivant la projection du film de Jean-Hugues Berrou « Des Cultures et des Villes » réalisé en 2013, Christophe Bagilet a pu débattre avec la sociologue Laurence Grandchamp, de l’Université de Strasbourg. L’occasion de revenir sur les justifications de l’agriculture urbaine, mais aussi et surtout d’interagir avec le public présent pour partager l’expérience Metaver.

Rappelant son parcours dans la restauration collective, Christophe Bagilet réaffirme son désir de toujours : servir à ses convives des denrées saines et écologiquement responsables. La piste des insectes s’est imposée à lui après le rapport de la FAO de 2015, présentant les insectes comme une solution d’avenir pour nourrir la planète.

Confronté à l’absence d’offre sur le marché, Christophe Bagilet a donc pris la décision de lancer son propre élevage d’insectes, en l’occurrence des Ténébrions meuniers, communément appelés vers de farine. Il a conçu un projet qui lui ressemble, intégrant à la fois la fourniture d’une alimentation humaine saine, à base de protéines animales, mais aussi ses valeurs personnelles.

Il s’agit d’abord d’une éthique privilégiant le bien-être animal que ce soit tout au long du cycle de vie ou la technique d’abattage par le froid.

En second lieu, une préoccupation sociale : l’installation dans des quartiers prioritaires offre de l’emploi en insertion aux habitants de ces quartiers.

Vient enfin une démarche écologique : une production « zéro déchet » exempte de tout intrant chimique ou phytosanitaire, réalisée hors sol dans une zone urbaine dense, permettant une proximité des salariés avec leur lieu de travail, et apportant ainsi une solution aux problématiques des mobilité intra-métropolitaine.

L’objectif visé est celui d’une synergie avec l’industrie agro-alimentaire. Metaver fournira à celle-ci une solution qualitative de complément protéinique et vitaminique sain, facilement intégrable aux préparations existantes. L’industrie agro-alimentaire est en demande, mais devra attendre que les quantités disponibles soient suffisantes. Il n’est en effet pas question d’accélérer un processus naturel.

À une question sur ce qui pouvait accélérer la prise de conscience collective en faveur d’un changement de modèle alimentaire intégrant l’agriculture urbaine, Christophe Bagilet répondait en évoquant le GIEC, dont chaque rapport rapproche l’échéance d’un changement climatique irréversible.

À une question sur l’implication de la puissance publique dans l’accompagnement de cette évolution, Christophe Bagilet indiquait que le changement ne pouvait venir que des initiatives des citoyens eux-mêmes, et que les politiques publiques en la matière étaient trop souvent suivistes. Il pointe ainsi l’aberration d’un modèle où l’agriculteur vend en dessous de son coût de production et tire l’essentiel de son revenu de subventions. À l’autre extrémité, le niveau des salaires en France prive la plupart des consommateurs d’un accès à des produits alimentaires de meilleure qualité.

Dans une des périodes les plus troubles de l’histoire récente, alors que le modèle consumériste actuel est de plus en plus remis en question, chaque initiative individuelle peut faire une différence et contribuer à changer la société.

Plus d’informations sur https://www.les48h.fr/